Traduction et adaptation d'un extrait de Trance-portation: Learning to Navigate the Inner World, de Diana L. Paxson
Les guides - alliés, aides ou « amis invisibles » se retrouvent dans l’imagerie de chaque culture. Qui sont-ils? Que sont-ils? Est-ce que le corbeau qui me guide et me conseille est véritablement une entité séparée? Est-elle, comme elle me l’a déjà dit, la mère* de Huginn et Muninn? Peut-être. Ce que je sais, c’est que plus j’en apprends sur elle, le plus clairement elle m’apparaît. Plus je passe du temps avec elle, plus c’est facile d’interagir avec elle et de l’entendre avec clareté. La plupart des gens qui entament un travail avec un animal particulier du monde des esprits rencontrent leur alter-ego de chair et de sang dans le « vrai monde ». Les corneilles s’installent dans le quartier, on vous offre un chat en cadeau, un chevreuil saute devant votre voiture avant de s’enfuir.
D’un autre côté, l’apparence de nos guides peut parfois changer, comme s’ils se déguisaient. Lors d’une méditation partagée, une femme vit ma corneille comme un large avion de couleur noire, assez grand pour que tous ceux qui étaient présents puissent y prendre place. Ensemble, nous avons conclu que Corneille avait décidé d’adopter le groupe. Et, en effet, elle continue de veiller sur ceux qui voyagent dans le monde d’en bas en notre compagnie lorsque nous offrons une séance de seidh sibyllin. Mon amie Ember ressent que l’apparence de lapin adoptée par son guide ne lui est pas imposée, mais plutôt que son besoin d’avoir un guide de cette taille a influencé la taille et apparence qu’il choisit de revêtir. Les esprits-guides, comme ceux que nous rencontrons dans nos rêves, peuvent être polymorphes, c’est-à-dire qu’ils peuvent changer d’apparence, selon la situation et le besoin. Évidemment, en visualisation, nous pouvons également changer d’apparence, sans perdre notre identité.
Une théorie alternative, quant à ce que sont les animaux guides, est que l’apparence que nous percevons n’est que momentanément adoptée par notre guide, selon les besoins immédiats, tout comme nous enfilons des robes, des survêtements de sports ou des costumes chics, selon la tâche que nous devons effectuer. Au début de la quatrième partie de The Masks of God (Creative Mythology) de Joseph Campbell, ce dernier parle des : « transformations historiques de ces formes imaginées de Dieu, que je nomme « masques », à travers lesquelles les hommes de partout à travers le monde ont recherché à se mettre en relation avec les mystères de l’existence... » (1991). En disant cela, il présume que ces masques sont fabriqués par l’humanité. Personnellement, je pense que si ces formes et apparences peuvent provenir de notre esprit, ce sont les esprits de l’Autre Monde qui choisissent lesquels ils revêtent.
Dans ce cas, mon allié serait « vraiment » un esprit qui se « déguise » en corbeau parce que cette apparence lui conviendrait et que la personnalité traditionnelle du corbeau serait compatible avec la sienne. Toutefois, je dois dire que le corbeau n’est pas venu à moi parce que j’étais intéressée par les traditions nordiques, mais que je me suis plutôt intéressée aux traditions nordiques parce que Corbeau est venu à moi.
Les guides - alliés, aides ou « amis invisibles » se retrouvent dans l’imagerie de chaque culture. Qui sont-ils? Que sont-ils? Est-ce que le corbeau qui me guide et me conseille est véritablement une entité séparée? Est-elle, comme elle me l’a déjà dit, la mère* de Huginn et Muninn? Peut-être. Ce que je sais, c’est que plus j’en apprends sur elle, le plus clairement elle m’apparaît. Plus je passe du temps avec elle, plus c’est facile d’interagir avec elle et de l’entendre avec clareté. La plupart des gens qui entament un travail avec un animal particulier du monde des esprits rencontrent leur alter-ego de chair et de sang dans le « vrai monde ». Les corneilles s’installent dans le quartier, on vous offre un chat en cadeau, un chevreuil saute devant votre voiture avant de s’enfuir.
D’un autre côté, l’apparence de nos guides peut parfois changer, comme s’ils se déguisaient. Lors d’une méditation partagée, une femme vit ma corneille comme un large avion de couleur noire, assez grand pour que tous ceux qui étaient présents puissent y prendre place. Ensemble, nous avons conclu que Corneille avait décidé d’adopter le groupe. Et, en effet, elle continue de veiller sur ceux qui voyagent dans le monde d’en bas en notre compagnie lorsque nous offrons une séance de seidh sibyllin. Mon amie Ember ressent que l’apparence de lapin adoptée par son guide ne lui est pas imposée, mais plutôt que son besoin d’avoir un guide de cette taille a influencé la taille et apparence qu’il choisit de revêtir. Les esprits-guides, comme ceux que nous rencontrons dans nos rêves, peuvent être polymorphes, c’est-à-dire qu’ils peuvent changer d’apparence, selon la situation et le besoin. Évidemment, en visualisation, nous pouvons également changer d’apparence, sans perdre notre identité.
Une théorie alternative, quant à ce que sont les animaux guides, est que l’apparence que nous percevons n’est que momentanément adoptée par notre guide, selon les besoins immédiats, tout comme nous enfilons des robes, des survêtements de sports ou des costumes chics, selon la tâche que nous devons effectuer. Au début de la quatrième partie de The Masks of God (Creative Mythology) de Joseph Campbell, ce dernier parle des : « transformations historiques de ces formes imaginées de Dieu, que je nomme « masques », à travers lesquelles les hommes de partout à travers le monde ont recherché à se mettre en relation avec les mystères de l’existence... » (1991). En disant cela, il présume que ces masques sont fabriqués par l’humanité. Personnellement, je pense que si ces formes et apparences peuvent provenir de notre esprit, ce sont les esprits de l’Autre Monde qui choisissent lesquels ils revêtent.
Dans ce cas, mon allié serait « vraiment » un esprit qui se « déguise » en corbeau parce que cette apparence lui conviendrait et que la personnalité traditionnelle du corbeau serait compatible avec la sienne. Toutefois, je dois dire que le corbeau n’est pas venu à moi parce que j’étais intéressée par les traditions nordiques, mais que je me suis plutôt intéressée aux traditions nordiques parce que Corbeau est venu à moi.
En août 1987, j’ai enfin eu l’opportunité d’assister à une fin de semaine d’ateliers par la Foundation of Shamanic Studies, organisée par Michael Harner. Je me servais déjà du livre de ce dernier et cela fonctionnait bien, autant pour ma pratique personnelle que pour guider les autres. Par ses conseils, j’avais fait la rencontre d’un cerf, qui me conseillait généralement de manger plus de légumes et de faire plus d’exercices. J’ai aussi établi un contact avec Coyote, qui ressentait que j’avais besoin de lâcher-prise et qui, à l’occasion, tentait de me caresser, mais qui était toujours heureux de me guider dans mes voyages. Lorsque M. Harner nous expliqua que le voyage de la première journée serait de se rendre dans le monde d’en bas, dans le but d’y rencontrer un allié, je me pensais déjà bien outillée et je me suis dit que j’en profiterais pour payer une visite à mes amis.
La première partie du voyage se déroula comme prévu et mes amis se présentèrent, comme je m’y attendais. On eu par contre à peine le temps d’échanger qu’un grand corbeau se posa sur une branche au-dessus de ma tête et annonça qu’elle était mon guide.
« Mais j’ai déjà un guide, plusieurs en fait. », lui dis-je.
« Tu as besoin de moi. Je sais comment me rendre là où tu dois aller. », me répondit-elle.
Je la considérai un moment, lui disant « Tu es un corbeau... »
Dans les mythologies d’Amérique du Nord et européennes, la médecine du corbeau est très puissante. En Grèce, ils sont les compagnons d’Apollon; dans les îles britanniques, ils sont l’emblême de la Morrigan; en Scandinavie, ils sont les alliés d’Odin, souverain d’Asgard, celui qui dispense l’hydromel de la poésie et le seigneur des occis. Si j’avais à inventer un allié pour le héros d’un de mes romans, ça aurait pu être le corbeau; mais pas pour moi. Et je songeais à un autre problème.
« Sais-tu combien de gens dans la communauté ont le corbeau comme totem? Combien de gens se nomment Corbeau? Tu es un stéréotype, un cliché. » l’informai-je. « Je ne serai pas une autre fan de corbeau, non merci. Maintenant, va-t-en, je veux passer du temps de qualité avec mes amis. » et je m’éloignai. Coyote riait clairement de moi et Cerf grommela avec mépris, avant d’engouffrer une touffe d’herbes fraîches. Le corbeau étira ses ailes et vola jusqu’à l’arbre tout juste à côté.
« Tu analyses trop les choses », me dit-elle. « Tu devrais arrêter de réfléchir et t’ouvrir à ce qui s’offre à toi. Vous êtes si stupides les humains, des fois je me demande pourquoi je viens vous aider. »
C’est une question que je me suis moi-même souvent posée. Les alliés intérieurs semblent nous voir comme des enfants arriérés avec qui ils n’ont malheureusement pas le choix de faire affaire.
« Pourrais-tu simplement t’asseoir pour quelques minutes et m’écouter? », marmonna-t-elle. « Tu étais supposée venir à la rencontre d’un allié et me voici. Je suis celle qui peut t’aider avec ce que tu dois savoir, ce pour quoi tu es venue ici. »
Ce ne fut pas ses mots exacts, mais l’intonation émotive était claire. Ses mots sortirent en un gémissement, alors que Harner jouait déjà le rythme de rappel sur son tambour.
La première partie du voyage se déroula comme prévu et mes amis se présentèrent, comme je m’y attendais. On eu par contre à peine le temps d’échanger qu’un grand corbeau se posa sur une branche au-dessus de ma tête et annonça qu’elle était mon guide.
« Mais j’ai déjà un guide, plusieurs en fait. », lui dis-je.
« Tu as besoin de moi. Je sais comment me rendre là où tu dois aller. », me répondit-elle.
Je la considérai un moment, lui disant « Tu es un corbeau... »
Dans les mythologies d’Amérique du Nord et européennes, la médecine du corbeau est très puissante. En Grèce, ils sont les compagnons d’Apollon; dans les îles britanniques, ils sont l’emblême de la Morrigan; en Scandinavie, ils sont les alliés d’Odin, souverain d’Asgard, celui qui dispense l’hydromel de la poésie et le seigneur des occis. Si j’avais à inventer un allié pour le héros d’un de mes romans, ça aurait pu être le corbeau; mais pas pour moi. Et je songeais à un autre problème.
« Sais-tu combien de gens dans la communauté ont le corbeau comme totem? Combien de gens se nomment Corbeau? Tu es un stéréotype, un cliché. » l’informai-je. « Je ne serai pas une autre fan de corbeau, non merci. Maintenant, va-t-en, je veux passer du temps de qualité avec mes amis. » et je m’éloignai. Coyote riait clairement de moi et Cerf grommela avec mépris, avant d’engouffrer une touffe d’herbes fraîches. Le corbeau étira ses ailes et vola jusqu’à l’arbre tout juste à côté.
« Tu analyses trop les choses », me dit-elle. « Tu devrais arrêter de réfléchir et t’ouvrir à ce qui s’offre à toi. Vous êtes si stupides les humains, des fois je me demande pourquoi je viens vous aider. »
C’est une question que je me suis moi-même souvent posée. Les alliés intérieurs semblent nous voir comme des enfants arriérés avec qui ils n’ont malheureusement pas le choix de faire affaire.
« Pourrais-tu simplement t’asseoir pour quelques minutes et m’écouter? », marmonna-t-elle. « Tu étais supposée venir à la rencontre d’un allié et me voici. Je suis celle qui peut t’aider avec ce que tu dois savoir, ce pour quoi tu es venue ici. »
Ce ne fut pas ses mots exacts, mais l’intonation émotive était claire. Ses mots sortirent en un gémissement, alors que Harner jouait déjà le rythme de rappel sur son tambour.
« Bon, ok! », lui dis-je enfin. « Si tu es pour en faire tout un plat... je vais t’écouter, du moins pour la durée de cet atelier. À demain! », lui lancai-je avant de retracer mes pas jusqu’à ici et maintenant.
Le résultat de cette rencontre fut que Corbeau est mon guide principal depuis ce jour. J’ai étudié l’histoire naturelle du corbeau et j’ai passé de nombreuses heures à les observer. À tous mes anniversaires, quelqu’un m’offre un objet ou un bijou avec un corbeau. Une des activités préférées de mes petits-enfants est de compter le nombre d’images de corbeau qu’on retrouve dans ma chambre. Ce n’est pas tout le monde qui entretient une relation aussi profonde avec un allié, mais ma vie a certainement été grandement marquée par la présence de Corbeau.
Une troisième hypothèse pour expliquer ce que sont nos guides et alliés intérieurs est qu’ils sont en fait une projection de notre propre psyché - différentes personnalités que nous divisons afin d’accomplir différentes tâches. Dans cette forme extrême, c’est ce même mécanisme qui produit différentes personnalités qui s’active, dans le monde « réel », afin de nous protéger contre la douleur insupportable. Nous savons que notre esprit peut créer diverses entités; les personnes qui apparaissent dans nos rêves en sont un exemple. Ou encore, il arrive parfois que des personnages de livres ou de films nous paraissent plus animés que certaines personnes de notre entourage; lorsqu’ils se sentent seuls et ont besoin d’un ami, les enfants n’hésitent pas à en créer des imaginaires. Ce sont des méthodes et techniques parfaitement saines pour les enfants, qui leur permettent d’exprimer des tensions et d’explorer leur rapport au monde.
Si vous êtes incertain de vos capacités à fonctionner en transe, ou si vous vous sentez incapable d’atteindre le contenu et le pouvoir de l’inconscient sur demande, un allié magique et puissant qui peut lui s’y rendre sans problème et ensuite vous manifester ce qui est nécessaire est une merveilleuse invention. N’hésitez donc pas à en créer un intentionnellement.
Le terme seidh se traduit souvent par « jouer avec les consciences ». De par mon expérience, la conscience avec laquelle on joue le plus, c’est d’abord la nôtre. Une grande partie du travail de transe consiste à créer des façons qui permettent à notre conscience et notre inconscient de se parler. Nous nous conditionnons intentionnellement à altérer notre état de conscience via notre posture, notre respiration et notre imagination, afin d’éviter qu’un tel changement de conscience pourrait se produire involontairement. Alors, pourquoi ne pas créer volontairement nos guides et alliés?
Le résultat de cette rencontre fut que Corbeau est mon guide principal depuis ce jour. J’ai étudié l’histoire naturelle du corbeau et j’ai passé de nombreuses heures à les observer. À tous mes anniversaires, quelqu’un m’offre un objet ou un bijou avec un corbeau. Une des activités préférées de mes petits-enfants est de compter le nombre d’images de corbeau qu’on retrouve dans ma chambre. Ce n’est pas tout le monde qui entretient une relation aussi profonde avec un allié, mais ma vie a certainement été grandement marquée par la présence de Corbeau.
Une troisième hypothèse pour expliquer ce que sont nos guides et alliés intérieurs est qu’ils sont en fait une projection de notre propre psyché - différentes personnalités que nous divisons afin d’accomplir différentes tâches. Dans cette forme extrême, c’est ce même mécanisme qui produit différentes personnalités qui s’active, dans le monde « réel », afin de nous protéger contre la douleur insupportable. Nous savons que notre esprit peut créer diverses entités; les personnes qui apparaissent dans nos rêves en sont un exemple. Ou encore, il arrive parfois que des personnages de livres ou de films nous paraissent plus animés que certaines personnes de notre entourage; lorsqu’ils se sentent seuls et ont besoin d’un ami, les enfants n’hésitent pas à en créer des imaginaires. Ce sont des méthodes et techniques parfaitement saines pour les enfants, qui leur permettent d’exprimer des tensions et d’explorer leur rapport au monde.
Si vous êtes incertain de vos capacités à fonctionner en transe, ou si vous vous sentez incapable d’atteindre le contenu et le pouvoir de l’inconscient sur demande, un allié magique et puissant qui peut lui s’y rendre sans problème et ensuite vous manifester ce qui est nécessaire est une merveilleuse invention. N’hésitez donc pas à en créer un intentionnellement.
Le terme seidh se traduit souvent par « jouer avec les consciences ». De par mon expérience, la conscience avec laquelle on joue le plus, c’est d’abord la nôtre. Une grande partie du travail de transe consiste à créer des façons qui permettent à notre conscience et notre inconscient de se parler. Nous nous conditionnons intentionnellement à altérer notre état de conscience via notre posture, notre respiration et notre imagination, afin d’éviter qu’un tel changement de conscience pourrait se produire involontairement. Alors, pourquoi ne pas créer volontairement nos guides et alliés?
Le problème avec la discussion avec l’inconscient est qu’il peut avoir du mal à croire ce qu’on lui dit. Lorsque nous appelons des divinités ou figures légendaires, la crédibilité de la tradition (ou simplement le fait qu’ils existent bel et bien sur un autre plan), fait en sorte qu’il est plus facile d’y croire. Mais comment faire croire à notre inconscient que c’est un renard roux ou une loutre qui nous prodige conseils?
Opérer un changement d’état de conscience à un point tel que la voix de notre conscience diminue en influence favorise une communication imagée. Dans cet état de conscience, vos alliés, qu’ils soient des projections de votre propre esprit ou des forces du monde des esprits, peuvent prendre une apparence en laquelle il vous sera facile de croire.
Depuis l’époque de Platon et Aristote, les philosophes débatent à savoir si les objets possèdent leur propre existence inhérente ou s’ils sont la manifestation archétypale de modèles. Dans la vie de tous les jours, nous nous installons sur des chaises sans nous soucier de la nature de leur réalité. Selon moi, la véritable question n’est pas de savoir si la chaise en est véritablement une, mais de savoir si elle me supportera lorsque je m’assois. Ainsi, je ne crois pas qu’on devrait se demander si nos guides intérieurs existent vraiment, mais plutôt de savoir s’ils sont capables de me guider dans l’Autre Monde, s’ils me fournissent de bons conseils et s’ils peuvent m’éviter des situations problématiques et dangereuses.
Les guides et alliés peuvent prendre plusieurs formes. Dans les traditions chamaniques et les contes de fées, ils apparaissent souvent comme des animaux. Dans l’Europe médiévale, ils étaient les saints et héros légendaires. Sauf s’ils sont un tabou dans une culture particulière, ils prennent aussi souvent l’apparence de défunts. Des esprits élémentaux et des fées peuvent apparaître en certains endroits; des plantes esprits sont idéales lorsque vous êtes en quête de guérison.
* NDLT : dans le texte original, l’auteure se réfère au corbeau comme à un entité féminine.
Opérer un changement d’état de conscience à un point tel que la voix de notre conscience diminue en influence favorise une communication imagée. Dans cet état de conscience, vos alliés, qu’ils soient des projections de votre propre esprit ou des forces du monde des esprits, peuvent prendre une apparence en laquelle il vous sera facile de croire.
Depuis l’époque de Platon et Aristote, les philosophes débatent à savoir si les objets possèdent leur propre existence inhérente ou s’ils sont la manifestation archétypale de modèles. Dans la vie de tous les jours, nous nous installons sur des chaises sans nous soucier de la nature de leur réalité. Selon moi, la véritable question n’est pas de savoir si la chaise en est véritablement une, mais de savoir si elle me supportera lorsque je m’assois. Ainsi, je ne crois pas qu’on devrait se demander si nos guides intérieurs existent vraiment, mais plutôt de savoir s’ils sont capables de me guider dans l’Autre Monde, s’ils me fournissent de bons conseils et s’ils peuvent m’éviter des situations problématiques et dangereuses.
Les guides et alliés peuvent prendre plusieurs formes. Dans les traditions chamaniques et les contes de fées, ils apparaissent souvent comme des animaux. Dans l’Europe médiévale, ils étaient les saints et héros légendaires. Sauf s’ils sont un tabou dans une culture particulière, ils prennent aussi souvent l’apparence de défunts. Des esprits élémentaux et des fées peuvent apparaître en certains endroits; des plantes esprits sont idéales lorsque vous êtes en quête de guérison.
* NDLT : dans le texte original, l’auteure se réfère au corbeau comme à un entité féminine.